jeudi 6 avril 2017

Si bien seule

Hier, j'ai discuté avec Madji, qui m'a demandé ce qui m'avait déprimée après mes opérations. Sans réfléchir, je lui ai dit que c'était Batji ou plutôt la relation que j'avais avec lui. Mais je n'arrivais pas vraiment à dire ce que je ressentais.

Et puis j'ai parlé de solitude. C'est ça qui m'a fait mal.

Parce que Batji était là matériellement mais rien de plus. Et je crois qu'il ne s'en rendait pas compte.
Ou peut-être que c'est sa façon d'être avec les femmes, mais je ne le pense pas... c'est juste que c'est fini avec moi mais qu'il ne me l'avait pas dit ou qu'il ne le savait pas encore ou qu'il attendais mieux pour partir complètement ou que comme j'étais malade, il a fait un effort... Je ne le saurai probablement jamais puisqu'il ne parle pas de ce qu'il pense et ressent.

Je me sentais mal à l'aise par rapport à lui, redevable de tout ce qu'il faisait pour moi. Je lui disais tout le temps merci d'être là, comme je dis merci à ma voisine parce que je la connais très peu et que je veux lui signifier que j'apprécie l'aide qu'elle m'apporte à moi, une quasi inconnue.
J'avais l'impression d'être avec une vague connaissance... et non un homme avec qui j'ai eu une relation forte et avec qui on était sensés être encore "ensembles".

Quand il était physiquement présent, il ne l'était ni émotionnellement, ni "attentionnellement".
Il textotait avec les femmes qu'il avait en contact d'un site de rencontre, quand je lui parlais (à l’hôpital), par exemple.
Et je sentais qu'il pensait à autre chose ... comme le jour où il est reparti assez vitre après être arrivé (à l’hôpital), il a dit qu'il avait un RV et je lui ai tiré les vers du nez pour savoir que c'était un de ces contacts (chez qui il a passé la nuit de façon chaste).
Donc je savais que c'était la fin entre nous. Surtout qu'étant dans un état physique lamentable, l'intimité ne faisait plus parti de nos échanges à ce moment là... et lui... sans ça... ça ne dure pas bien longtemps.

Du coup, tous ces ressentis m'ont pesé... de plus en plus. Ca me rendait triste. Ca a finit par me porter aussi sur le moral à plus long terme.
Avec le recul, je me rends compte que j'aurais été moins triste en étant vraiment seule... enfin sans lui, en tout cas.
Je n'ai pas ressenti la moindre tendresse ou soutient de sa part.
Il a pourtant été surpris que je lui en ai parlé un peu... il ne ressent pas les choses ainsi. Je suppose donc que c'est sa façon de fonctionner.
Et comme j'ai tendance à le croire, du coup, ça explique mieux que je sois soulagée qu'il m'ait signifié mon congé.

Aujourd'hui, je le considère comme un copain chez qui je peux passer dire bonjour ou travailler (jusqu'à preuve du contraire) dans l'atelier.
Je ne nie pas que son corps me manque, sa peau... mais vu que j'ai une libido en dessous de zéro... ça ne pose pas de problème.

Je suis contente d'être célibataire. Contente d'être seule et de ne sentir aucun poid sentimentale.
Les relations m'apparaissent comme des contraintes qui ne m'apportent rien. C'est sans doute triste pour quelqu'un qui vit une belle histoire avec quelqu'un.

J'avoue d'ailleurs que j'ai ressenti une pointe de jalousie (vite passée) quand Madji m'a dit que son mec était vraiment là pour elle et qu'il acceptait tout ce qu'elle est, en restant parfaitement lui-même. Mais bon, je suppose qu'il y a une question de chance dans les rencontres...
Et puis je sais que je ne dégage sans doute pas ce qu'il faudrait pour attirer des hommes qui me "conviendraient".
D'ailleurs, Madji m'a demandé « pourquoi je m'infligeais ça ».

Franchement, je préfère nettement être seule que ressentir ce poid en plus. J'en ai bien assez à porter avec ma tendance dépressive naturelle.

Du coup, je me demande pourquoi je ne l'ai pas quitté...?
Je me suis dit que de toute façon, il allait le faire et que je préférais que ce soit lui (bonjour le courage !). Et surtout, je suis tellement changeante, que j'ai toujours peur de ce genre de décision que je peux regretter ensuite.
Mais un jour, il faudra vraiment que je montre un peu plus de courage ! ;-)

Mais encore une fois, j'en reviens à cette vieille croyance que personne ne peut rien pour moi, que personne ne m'aidera, que je ne peux compter que sur moi, que je ne suis pas aimable, etc... etc...etc...
Et ça, il me semble bien que c'est un "péché"... ;-)


mercredi 5 avril 2017

Séduite


J'ai toujours dit que j'étais hermétique à la séduction. Et j'ai dit aussi qu'on ne me séduisait pas facilement.
Mais là, je viens de me dire qu'il n'y a qu'une seule raison pour dire une telle chose : que ce soit faux. (Parce que quand les choses sont vraies, claires et assumées... on n'a plus à les dire.)

Et en regardant dans mon passé, il est clair qu'il est très facile de me séduire. Il suffit qu'on me montre un peu d'intérêt et de gentillesse et je tombe comme une mouche !




J'ai franchement manqué de clairvoyance sur ce coup là.

Et du coup, je me demande quelle sincérité je peux accorder aux sentiments que j'ai pour les hommes que j'ai "aimés". Est-ce que je les aime vraiment pour ce qu'ils sont ou pour ce qu'ils m'apportent ?
Je suppose que c'est un mélange de tout.

Après tout, comme disait Spinoza : « L'amour n'est rien d'autre qu'un état agréable, la joie, accompagné de l'idée d'une cause extérieure »


dimanche 2 avril 2017

Mes vieux oripeaux




Pourquoi je cherche autant les mots à poser sur mes maux, comme s'il fallait que je les catalogue ou comme si je voulais rentrer dans une case.

Je me suis rendue compte que le mot "dépressive" fait maintenant partie de l'identité que je me suis construite. Et je me demande si je n'y tiens pas comme un vieux manteau usé mais confortable.

C'est un confort de savoir ... mais c'est une illusion. En fait, on ne sais rien, on le crois (ou on fait semblant), seulement. Je constate souvent que mon comportement ne correspond pas à ce que je suis sensée être à mes yeux.
Je crois qu'on se construit une identité... qui ne correspond pas à ce que nous sommes vraiment.
Déjà parce que la nature est changeante et que du coup, tout être qui en fait partie est forcément changeant... bien obligé pour pouvoir s'adapter. Et puis on change en fonction des expériences et de l'environnement.

A chaque fois que je dis « je suis ceci ou cela », je constate intérieurement que je pourrais aussi dire que je suis l'inverse de ce que je viens de dire... Mais quelle utilité peut bien avoir de vouloir se définir, comme j'essaye toujours de le faire ?
Est-ce que ça me rassure de faire entrer les "choses" dans des cases ? Est-ce que ça me donne l'illusion rassurante de "savoir" ?

Mais le confort et les certitudes empêchent d'évoluer.
Le confort émousse le courage.
Les certitudes nous rendent aveugles.

Je vis une vie sans grande difficultés matérielles. J'ai toujours été protégée de tout besoin matériel.
J'ai toujours fuis les contraintes, qu'elles soient sentimentales, matérielles ou de l'ordre des engagements et des responsabilités.
Je crois qu'il y a deux raisons à ça.
Etant à l'abris, matériellement, je suis restée dans ma zone de confort (ce qui est un comportement tout à fait naturel et normal).
N'ayant aucune confiance en moi, j'ai toujours pensé que je n'étais pas capable de faire autrement.

Je crois que la dépression est une forme de fuite. Et j'ai passé mon temps à fuir.

Je vois aujourd'hui combien il faut de courage pour "vivre"... vivre vraiment, pas du bout des orteils. Ou alors il faut de l'inconscience.. et j'en manque un peu !
Je ne tiens pas particulièrement à la vie, ça m'handicape un peu pour affronter les difficultés normales de la vie... mais je trouve que j'ai vraiment manqué de courage.
C'est peut-être pour ça que je ressens cette honte parfois ténue, parfois si lourde. Je crois que je m'en veux pour ce manque de courage.

Aujourd'hui, il faut que je me pardonne... et que j'affronte...

Leur symbole

Je crois que je cours après une "apparence" qui n'est fondamentalement pas importante, vu que ça n'améliore pas ma "beauté intérieure" ! ;-)

En fait, je ne sais pas bien après quoi je cours. C'est comme si j'attendais une sorte de perfection réparatrice. Mais il me semble qu'elle viendra de l'intérieur.
Plus le temps passe et plus je comprends que mes seins sont le symbole de quelque chose que je refuse.
On dit qu’ils sont le symbole de la maternité... c'est possible.
Je les vois aussi comme symbole de la sexualité.
Et ce sont bien là, deux domaines qui représentent d’énormes difficultés dans ma vie.
Mais je ne suis pas certaine de bien cerner tout ça !

Et quand j’y repense... mes seins d’origine me faisaient assez horreur. Quand le cancéreux a été opéré, je me souviens que j’ai été choqué de sa nouvelle apparence, au début... mais je n’avais pas l’impression de perdre vraiment quelque chose.

Les chirurgies réparatrices m’ont fait du bien parce que ça améliorait l’apparence mais aussi parce que ce n’était plus « les miens ». Comme si on m’avait enlevé une parti de moi que je détestais.
Du coup, je pense que le cancer était peut-être une conséquence et en partie psychosomatique, sans doute. Mais c’était aussi une sorte de chance pour moi.

Avec cette dernière opération, je me vois aussi devoir renoncer à obtenir une forme avec laquelle j’aimerais vraiment vivre. Ce ne sera jamais parfais, bien sûr.
Mais maintenant, il faut que je me fasse à l’idée que c’est définitif.




Mais je pense déjà à la prochaine étape. J’aimerais beaucoup créer un tatouage à partir des cicatrices, pour les cacher et les mettre en valeur, en même temps. Pour créer du beau à partir d’une notion négative.
Pour ça, j’ai beaucoup de temps, puisqu’il faut que les cicatrices soient... cicatrisées !


samedi 1 avril 2017

Je l'ai bien voulu !








On m'a demandé si je savais ce que représentait mon opération en terme de souffrance et de convalescence... avant de prendre la décision de la faire.
Et bien non, je ne le savais pas !
On m'a aussi demandé si je le referais en sachant ce que ça implique. Et bien... oui. Je crois que je le referai. Mais je crois qu'il valait sans doute mieux ne pas le savoir avant ! ;-)
Il faut dire que la complication de l'hémorragie n'était pas franchement prévue au départ.

J'ai été opéré des seins pour un cancer... juste une tumorectomie, il y a presque 14 ans.
Puis on m'a posé une prothèse et rétabli la symétrie (autrement dit, on m'a remonté l'autre sein).
Par la suite, ce dernier est évidemment retombé.
Et le sein avec la prothèse a développé une calcification assez énorme et adhérente au muscle et/ou à la prothèse. Bref... très moche et gênant.

Alors après 2 ans de réflexions, je me suis décidée à redemander une chirurgie réparatrice. Mais cette fois, en retirant la prothèse et la calcification pour reconstruire le sein avec un lambeau du muscle grand dorsal.

Je rentre donc le mercredi, suis opérée le jeudi et ressors le dimanche...
Je découvre qu'en fait c'est une opération assez importante et douloureuse et que, quand le chirurgien me parlait d'un mois de convalescence, il ne plaisantait pas !


Ca  consiste à prendre un morceau du muscle grand droit (et de la graisse) du dos pour le faire basculer en le glissant sous la peau (tout en le laissant "brancher" et donc vascularisé) pour redessiner le sein.
Ca laisse donc beaucoup de cicatrices. D'autant qu'il "remontait" aussi l'autre sein. J'ai une nouvelle cicatrice sur la moitié du dos et les anciennes ont étaient réouvertes. Mais ça ne me dérange pas vraiment. Je préfère la "forme" à l'uniformité de la peau.

Je rentre donc chez moi le dimanche avec Batji, fatiguée, douloureuse et branchée à mes drains.
Lundi, une infirmière à domicile me refait mon pansement. Et je sens qu'elle me fait un peu mal en bougeant les drains. Le lendemain mardi, ils ne donnent plus rien (plus de sang), donc elle les retire.
Une heure après, je sens mes jambes se dérober mais je réussi à ne pas tomber par terre...
Comme j'étais seule (Batji était parti dîner chez des amis et rentrer chez lui), j'ai rappelé l'infirmière.

L'hémorragie interne qui avait du commencer faiblement la veille (c'est pour ça qu'il n'y avait plus de sang dans les rodons), s'en donne à cœur joie. .....................Mais ceci est une autre histoire.

vendredi 31 mars 2017

Nouveau chemin ?

J'ai grandi dans une école catholique. La sœur de mon père travaillait avec un curé et vivait avec un autre.
J'ai donc grandi avec de la religion autour de moi. Mais mes parents n'était pas "croyants". Ou en tout cas, s'ils croient en quelque chose, je ne sais pas bien ce que c'est.
Du coup, je n'ai pas ressenti de pression religieuse sur mon comportement. J'était obligée de suivre le "programme scolaire religieux"... mais mes parents ne me forçaient à rien. Et j'ai donc suivi cet "enseignement" en le laissant rapidement passer entre une oreille et l'autre pour s'envoler à nouveau.

Pourtant, je me souviens que je posais des questions. J'ai sans doute toujours été curieuse dans le domaine "humain".
Mais je ne recevait que des réponses vides de sens et dogmatique.
Du coup, j'ai vite compris que la religion ne m'apporterait rien de bien intéressant.

J'ai épousé un homme pratiquant... dont je me suis vite rendu compte, qu'il ne connaissait pas grand chose de ce en quoi il "croyait". Moi, la messe, c'est pas trop ma sortie préférée ! J'aime les églises... mais pas les messes !

Et puis j'ai commencé à écouter Frédérique Lenoir, dans les "racines du ciel"... et je me suis rappelée que je trouvais que Jésus était un type assez intéressant, a priori... Dont le message tranchait un peu de la bible... ce qui me surprenait, puisqu'il était sensé aller dans la continuité (du moins, c'est ce qu'on nous dit).

Et maintenant, en lisant « l'évangélisation des profondeurs », je me dis que le "message divin" est nettement plus intéressant que ce que les catholiques ne veulent bien nous laisser croire !!!
Ce qui est dit dans ce livre n'est pas forcément LA Vérité ! Mais c'est une vérité qui ma "parle" en tout cas.
Cela dit, je n’adhère toujours pas avec l'image de "Dieu"... j'ai vraiment beaucoup de mal. Mais la "Parole" me parait riche d'enseignement.

Alors quand L🔘 m'a parlé de rencontrer un ami à elle qui animait des groupes d'étude de la bible, je n'ai pas hésité longtemps ! Et nous y sommes allées hier avec deux autres femmes qui étaient potentiellement intéressées.
L'une ne le fut plus après la réunion... parce que je pense qu'elle cherche plus une forme de prière ou de recueillement, et non d'étude.
L'autre a l'air intéressée mais y va prudemment du bout des orteils en demandant à participer une fois dans un groupe déjà existant "pour voir".
Et moi... j'ai dit un grand "oui" immédiat et pressé.

L'homme me parait si doux, si accueillant, si intelligent et ouvert que je ne peux qu'avoir envie de l'écouter parler et de l'interroger. Il faudra d'ailleurs que je me limite sûrement un peu et que je ne prenne pas trop de place ! Hier, j'ai "parlé intérieurement" pour ne pas trop envahir l'espace...
D'autant que j'ai cru remarquer que L🔘 semblait moins à l'aise que moi alors qu'elle a commencé un groupe avec lui (le premier), il y a 8 ans. Je me suis donc surveillée pour "rester à ma place".
Je me sens enthousiaste à l'idée de ces groupes. Comme une "aventure" qui m'attendrait.

mercredi 29 mars 2017

Massage




Depuis l'opération, je pleure quand on me touche.
J'avais l'impression que le fait qu'on s’occupe de moi faisait monter une énorme émotion inconnue.
Donc quand j'allais voir le kiné pour mes séances, j'avais tendance à pleurer, surtout s'il me touchait avec douceur.

Au dernier atelier 🔘, je n'ai pas voulu travailler sur les chakra. Je sentais les larmes monter à l'idée que je devais m'allonger par terre pour que quelqu'un tente de "rééquilibrer" mon chakra (le 4ème, en plus, celui du coeur !)...
J'ai senti un grand "non" qui sortait du coeur, justement... et je voyais bien qu'il ne se laisserait pas faire comme ça, mon corps !
Et je ne me voyais pas non plus m'occuper de quelqu'un d'autre.
Le repli sur moi que je vis depuis deux moi inclue pas mal d'égoïsme.

Mais hier, je n'ai pas pleuré !
Je me suis sentie bien, hier... très bien !
Et quand le kiné a commencé à masser ma cicatrice du dos... je me suis surprise à trouver ça agréable ! Je n'en revenais pas.
Il a un toucher très doux, qui parait presque tendre. Il est concentré sur ce qu'il sent pour faire son travail... et du coup, je l'observais un peu dans le miroir.
Et j'ai eu l'impression de retrouver mon corps... que je rejette depuis deux mois.

Ce corps, que je n'arrivais même plus vraiment à toucher moi-même. J'ai eu du mal à soigner mes cicatrices. Et je ne les ai pas encore massées, tout juste si j'y mets de la crème de temps en temps.

Ce n'était pas un dégoût. Plutôt un blocage

Même quand c'était Batji qui me mettait de la crème sur les cicatrices, mes larmes coulaient.
Je ne me l'expliquais pas trop. Mais je le ressentais comme un manque de tendresse.

Pourtant hier, je n'avais pas plus de tendresse et j'ai aimé les soins.

Et ce que je constate c'est que l'officialisation de la rupture avec Batji semble changer beaucoup de choses... bien plus que je ne l'aurais pensé avant.

Ca fait longtemps que les larmes me venaient facilement quand je pensais à lui. Je déviais ma pensée pour ne pas flancher. Mais je savais bien que ce n'était pas normal, sans comprendre.

Aujourd'hui qu'il me quitte en posant les mots... je ne ressens plus cette tristesse profonde en moi. Alors que finalement, cette séparation signifie que j'aurais encore moins de tendresse !
Je ressens mon manque de tendresse de façon moins dure et violente.

Mais j'avoue que je manque de contact.
Je ne veux pas de relation sentimentale ou sexuelle avec un homme en ce moment. Tout ça me parait vain. Et c'est pas comme ça que j'aurais la "tendresse" dont je ressens le besoin.
Il faudrait que je me trouve un masseur... :-)


Basculement



Cette façon de passer de l'humeur la plus sombre à la plus lumineuse, ne cessera sans doute jamais de me prendre au dépourvu !

C'est quand je me dis que je ne peux plus rien pour moi et que je devrais échapper à cette vie qui ne ressemble à rien... c'est quand je me sens dans une désespérance de plus en plus enlisante... que mon cerveau bascule.

Le plus souvent ça se passe tellement vite, que j'en reste sidérée.

Hier et aujourd'hui, je me suis levée facilement parce que j'étais motivée par mes lectures, mes recherches et mon écriture. Ca faisait longtemps que je n'avais pas ressenti le plaisir d'exister ... pour penser.

J'avais peut-être trop oublié "la nourriture spirituelle"... ou même "intellectuelle".
Il faut dire que je n'ai personne avec qui discuter vraiment. Je n'aime pas trop les discussion superficielles... sauf si c'est un échange rapide avec des inconnus.

Au dernier atelier 🔘, L🔘 a fait cette réflexion, comme si elle se parlait à elle-même, en pensant à moi, que l'âme aussi avait besoin de nourriture...

Elle m'avait parlé du livre qu'elle était en train de lire : « l'évangélisation des profondeur » (Simone Pacot). Et je l'ai commandé tout de suite ! Je le lis lentement en pensant à l'application des mots dans mon monde.
Dès que je l'ai commencé, j'ai senti un mieux en moi.
Je ne suis pas croyante chrétienne... alors au lieu de lire "Dieu", je lis "divin" ou "force de vie", etc...
Mais les principes restent les mêmes. Les religions monothéistes ont le même moule de fabrication originel !


Je crois qu'il manque du sens à tout ce qu'on vit. Et c'est sans doute dans ce besoin de sens que les religions s'engouffrent.
Pour ma part, je crois que si sens il y a... il ne m'est pas accessible. On sait trop peu de choses sur le cosmos pour même percevoir l'étendue de notre ignorance. Alors trouver du sens dans ce qu'on ne peux même pas appréhender, c'est un peu mal barré ! Ca n'a pas de sens quoi ! ;-)

Mais du coup, je me dis que c'est sans doute à nous de mettre un sens à ce qu'on vit... et surtout d'y croire. Nul besoin de connaissance réelle, de savoir, pour croire. Juste une foi en nous... peut-être.

mardi 28 mars 2017

Son ré-envol...




« (...) toujours amoureux de (elle), oui... et envie de construire avec elle...
Notre relation à nous ne l'a pas permis, j'en suis désolé...
Je t'embrasse (sur la joue) »

Gentil texto pour confirmer que je suis bien congédiée.
Cette fois, j'ai reconnu les signes, alors je savais que nous n'étions plus ensemble depuis un certain temps.

Je crois que mon opération a accéléré le processus.
J'avais tellement l'impression d'être seule... et quand je lui en ai parlé, il a accusé le coup. Il pensait qu'il avait vraiment été là pour moi et me soutenir. Et c'est vrai ! Mais à sa façon. Et je crois que ça ne me convient pas.

C'est un homme qui me plait beaucoup et avec qui j'ai eu une relation "riche"... mais sans que je comprenne pourquoi ou comment, la relation s'est évaporée...
Il ne m'a pas quittée, la première fois... il a attendu que je comprenne. Du coup, je sentais bien que quelque chose clochait mais sans les mots, je ne comprenais pas.
Il n'a pas agit ainsi pour me faire souffrir. (Je crois qu'il pensait que j'avais compris.) C'est juste qu'il ne sait pas exprimer son intériorité. Il sait dire qu'il aime... En fait, je crois qu'il sait dire le positif. Mais il ne sait pas dire qu'il n'aime plus... ni le négatif.
Donc quand tout va bien... ben tout va bien. Mais quand ça ne va plus... ben faut se démerder pour comprendre et agir tout seul.

A la première séparation, je me suis sentie dévastée. Mais étonnamment, je ressentais un soulagement. J'ai mis ça sur le compte des efforts que je faisais pour comprendre et rester dans une relation où je ne sentais pas ma place.

J'ai été très heureuse de le retrouver quand il est revenu... Et ça a été un moment magique. Mais j'avais perdu toute confiance et je "savais" qu'il repartirait.
Et ce n'est pas quelqu'un qui "rassure". Quand je lui en ai parlé, il m'a dit que si j'avais peur qu'il me quitte, autant se quitter tout de suite.

Petit à petit, la lourdeur d'avant la première séparation est revenue. Une fois de plus, je sentais qu'il partait mais sans que rien ne soit dit.
Avec l'expérience de la première fois, j'ai beaucoup mieux géré... intérieurement. Je n'en ai pas trop parlé avec lui parce que quand je le poussais à parler de lui et de ce qu'il pensait ou ressentait, il s'énervait. J'en ai déduis qu'il n'y arrivait pas... et je n'ai pas insisté.

Mais je considère ce texto comme un effort pour me dire "clairement" les choses. Et je l'apprécie en tant que tel.

C'était avant-hier matin... alors que j'avais du mal à me lever parce que je me demandais ce que je foutais là. Les matins sont durs ces derniers temps ! De plus en plus. Quand je me réveille... et que... ben oui, je suis encore vivante... faut se lever et faire les choses...
Dans mes lectures, j'ai vu que c'était un symptôme de la dépression endogène.. ;-) (Ca manquait à mes connaissances !)

Du coup, j'ai versé une larme... peut-être deux.
Et depuis, je me sens de mieux en mieux. Dimanche, j'ai lu et écrit, sans sortir. Lundi, idem. Aujourd'hui, j'ai réussi à faire mes courses. Et je n'ai pas pleuré chez le kiné.

Je crois que cette séparation me fait le plus grand bien.


lundi 27 mars 2017

L'évolution des erreurs






Quand j’étais jeune... environ 13 ans, je pense... passait à la télé, une émission de vulgarisation scientifique, qui m’a beaucoup marquée.
Ca passait le samedi tard dans la soirée, bien sûr, comme tout ce qui était intéressant. Du coup, je tenait rarement jusqu’à la fin et m’endormais. Ca me frustrait gravement parce que j’adorais cette émission.
Si je donne ces détails, c’est que vraiment, cette émission fut importante pour moi parce que j’ai très peu de souvenirs de mon enfance et de mon adolescence. Hors je me souviens très bien (je m’y vois) de ces soirée où je luttais contre le sommeil pour les suivre.
Et ça montre surtout que j’étais déjà curieuse de certaines choses, même très jeune.

Il s’agit de Cosmos, de Carl Sagan. (Je l’ai enfin retrouvé sur internet sur une playlist sur Dailymotion)
Dans le 2ème épisode que je viens de re-visionner, il dit que l’évolution des espèces ne fut possible que grâce à deux choses : la mort et le temps.

Effectivement, à partir du moment où est apparu le sexe, donc la possibilité d’unir deux ADN différents pour créer un troisième individu, la nature à eu la possibilité de créer du « nouveau » bien plus facilement. Avant, il fallait des siècles pour voir une modification infimes apparaître dans les assemblement des molécules. Là, il suffisait d’une génération pour qu’une mutation intervienne. Mais pour ça, il fallait que les « parents » meurent pour laisser la place aux générations suivante. Sans mort, pas d’évolution. Les mêmes individus resteraient ad vitam aeternam ! Et sans le temps qui passe... même chose !

Mais ce qui m’est apparu en pensant à ça... c’est surtout que l’évolution repose sur l’erreur.
Selon la théorie de l’évolution de Darwin et Wallace, toute forme d’évolution (des espèces, dans ce cas) reposent sur des mutations (dues au hasard) qui sont validées pour leur utilité ou qui disparaissent parce que n’apportant rien à la survie de l’espèce (c’est la sélection naturelle).
Et cette notion d’ « essais-erreurs » m’a sauté au visage. Parce que du coup, j’ai repensé à toute l’évolution. Je sais qu’aujourd’hui, on ignore bien plus de choses qu’on n’en sait, sur l’univers. Mais il me semble que depuis le départ (le big bang, pour la plupart des scientifiques), l’évolution qui mène jusqu’à nous... ne repose que sur des milliards d’erreurs et quelques réussites. Avec le temps (15 milliards, d’après ce qu’on dit), tout cela a mené à l’homme. Celui qui se prend sans doute pour ce qu’il n’est pas... mais c’est un autre débat.

Et quand on y pense, cet amas hasardeux d’atomes qui mènent à une « conscience de soi », c’est quand même pas rien (ce qui ne veut pas dire que c’est « tout »)... ça fout un peu le vertige !

Et même dans l’évolution d’un individu, on retrouve cette évolution par l’essai-erreur.
Je crois qu’il n’y a finalement qu’une façon d’apprendre : commettre le plus d’erreurs possible.
On ne peut pas savoir ce qui nous convient... parce que nous ne somment pas devin. Du coup, il faut essayer. Comment se connaitre sans essayer ? Et comment essayer sans commettre d’erreur ?
Je crois aujourd’hui, que la vie, c’est essayer... et commettre des erreurs pour « se trouver ».


dimanche 26 mars 2017

La mort agit




Début février, j’ai fais une hémorragie interne qui était sérieuse, apparemment. Sauf que je ne m’en suis pas vraiment rendue compte sur le coup.
Je sentais bien que les symptômes s’aggravaient avec les heures qui passaient... mais je ne me souviens pas m’être dit « je suis en train de mourir ». Je sentais juste que je « partais ». Je ne sentais plus mes membres. Je tremblais si fort de froid que j’avais l’impression de faire des convulsions.
Les secours s’agitaient plus ou moins autour de moi, en fonction des moments mais j’en avais de moins en moins « conscience ».
Je n’ai jamais perdu connaissance. Quand la tension descendait trop, mon esprit s’enfermait dans ma tête, comme dans une bulle. Je ne bougeais que quelques doigts pour faire comprendre que je comprenais ce qu’on me disait, que j’étais toujours là. Je ne pouvais pas bouger plus.
J’ai entendu qu’on me disait « blanche »... puis « grise ».
On a fini par m’emmener à l’hôpital.
J’ai observé mon transport de loin... ce fut un peu problématique pour eux de faire passer le matelas coquille par les petites portes de mon appartement.
Je crois vraiment que je ne me suis pas rendue compte de la gravité des choses sur le coup.
Mais avec le recul... je me suis dit qu’en fait, je mourrais.
Je me dis parfois que c’est dommage d’avoir appeler les secours. J’avais la mort à ma portée, sans souffrance... et je l’ai laissé passer !

Maintenant, je me suis rendue compte que cet épisode m’a plus perturbée que je ne le pensais au début...
J'ai parfois raconté ce qui s'est passé mais je n'ai pas vraiment dit tout... J'ai évoqué avec L, le vague regret de ne pas être morte, rien de plus.
Mais je sens bien que j'aurais du en parler plus. Et qu'il reste quelque chose au fond de moi qui me reste flou mais important.



Au commencement...



Il est bien évident que je ne peux pas parler à cœur ouvert à mon entourage.
Comment dire à quelqu’un que vous connaissez, que vous avez juste envie de mourir et que le matin en vous réveillant, vous vous demandez ce que vous foutez là ?
C’est ingérable pour quelqu’un qui a des sentiments pour vous... ou qui est sensé (parce que je ne suis pas dans la tête des gens pour savoir ce qu’ils pensent).

Pourtant, si je ne peux parler qu’en minimisant ou en tournant autour du pot... je fais comment pour être la plus sincère possible ?
Je sais que parfois, je parle ou écrit de façon un peu brutale. Je crois être assez lucide et sincère, et j’ai tendance à appeler un chat.. un « chat ».
Mais je vois bien que ça fait peur.

Ce n’est pas la première fois que j’écris dans un blog parce que je n’ai personne à qui parler. Mais j’ai eu une longue période où je ne pouvais plus écrire. Et je ne sais d’ailleurs pas si ça durera. Et si ça me servira vraiment.
Mais quelque chose me pousse à quand même essayer de « faire quelque » chose pour vivre mieux.
C’est dur de souffrir... tout le temps.
Et même si la mort me parait douce, il semble que la vie me retienne...

Je ne sais pas exactement ce qui se passe en moi. Je ne sais pas pourquoi je souffre.
Je n’arrive même pas à savoir « combien » je souffre.
Parfois, je me dis que je m’écoute trop et que je suis faible. Alors je culpabilise d’être si « bonne à rien ». Je me dis aussi que je m’observe trop et que j’accentue ma dépression en lui donnant trop d’importance. Peut-être même que je m’y complais. Je me dis que beaucoup d’autre personnes souffrent bien plus que moi et qu’ils ne pleurnichent pas, eux !

Mais pourquoi je me plaindrais ? Pour qu’on voit que je souffre ? Pour qu’on s’occupe de moi ?
Ben depuis que je suis petite... je vois bien que ça ne fonctionne pas, et je n’ai pas l’impression d’être totalement crétine.
Je pense qu’au contraire, la dépression m’isole plus efficacement que tout mauvais caractère.
Je ne sais pas conserver le lien avec les gens. Il faudrait que ce soit eux qui viennent continuellement à moi. Et on se lasse, ce que je comprends tout à fait. Je n’ai aucune amertume envers qui que ce soit. C’est quand les gens sont gentils et attentionnés que ça me surprend.

Et puis maintenant, le relationnel me parait trop compliqué pour moi. Je préfère la solitude même si elle me fait souffrir aussi. Je crois que je choisis le moindre des maux. Ou plutôt le moins énergivore. Parce que mine de rien, je ne me sens pas l’énergie de grand-chose.

L’énergie est sans doute ce qui me fait le plus défaut.

Mais si j’éprouve peu de « plaisir » dans ma vie de tous les jours, je reconnais que certaines choses me font « du bien ». Et « penser » en fait partie.

Alors faire ma petite philosophie, m’aide à trouver un intérêt à vivre.