jeudi 6 avril 2017

Si bien seule

Hier, j'ai discuté avec Madji, qui m'a demandé ce qui m'avait déprimée après mes opérations. Sans réfléchir, je lui ai dit que c'était Batji ou plutôt la relation que j'avais avec lui. Mais je n'arrivais pas vraiment à dire ce que je ressentais.

Et puis j'ai parlé de solitude. C'est ça qui m'a fait mal.

Parce que Batji était là matériellement mais rien de plus. Et je crois qu'il ne s'en rendait pas compte.
Ou peut-être que c'est sa façon d'être avec les femmes, mais je ne le pense pas... c'est juste que c'est fini avec moi mais qu'il ne me l'avait pas dit ou qu'il ne le savait pas encore ou qu'il attendais mieux pour partir complètement ou que comme j'étais malade, il a fait un effort... Je ne le saurai probablement jamais puisqu'il ne parle pas de ce qu'il pense et ressent.

Je me sentais mal à l'aise par rapport à lui, redevable de tout ce qu'il faisait pour moi. Je lui disais tout le temps merci d'être là, comme je dis merci à ma voisine parce que je la connais très peu et que je veux lui signifier que j'apprécie l'aide qu'elle m'apporte à moi, une quasi inconnue.
J'avais l'impression d'être avec une vague connaissance... et non un homme avec qui j'ai eu une relation forte et avec qui on était sensés être encore "ensembles".

Quand il était physiquement présent, il ne l'était ni émotionnellement, ni "attentionnellement".
Il textotait avec les femmes qu'il avait en contact d'un site de rencontre, quand je lui parlais (à l’hôpital), par exemple.
Et je sentais qu'il pensait à autre chose ... comme le jour où il est reparti assez vitre après être arrivé (à l’hôpital), il a dit qu'il avait un RV et je lui ai tiré les vers du nez pour savoir que c'était un de ces contacts (chez qui il a passé la nuit de façon chaste).
Donc je savais que c'était la fin entre nous. Surtout qu'étant dans un état physique lamentable, l'intimité ne faisait plus parti de nos échanges à ce moment là... et lui... sans ça... ça ne dure pas bien longtemps.

Du coup, tous ces ressentis m'ont pesé... de plus en plus. Ca me rendait triste. Ca a finit par me porter aussi sur le moral à plus long terme.
Avec le recul, je me rends compte que j'aurais été moins triste en étant vraiment seule... enfin sans lui, en tout cas.
Je n'ai pas ressenti la moindre tendresse ou soutient de sa part.
Il a pourtant été surpris que je lui en ai parlé un peu... il ne ressent pas les choses ainsi. Je suppose donc que c'est sa façon de fonctionner.
Et comme j'ai tendance à le croire, du coup, ça explique mieux que je sois soulagée qu'il m'ait signifié mon congé.

Aujourd'hui, je le considère comme un copain chez qui je peux passer dire bonjour ou travailler (jusqu'à preuve du contraire) dans l'atelier.
Je ne nie pas que son corps me manque, sa peau... mais vu que j'ai une libido en dessous de zéro... ça ne pose pas de problème.

Je suis contente d'être célibataire. Contente d'être seule et de ne sentir aucun poid sentimentale.
Les relations m'apparaissent comme des contraintes qui ne m'apportent rien. C'est sans doute triste pour quelqu'un qui vit une belle histoire avec quelqu'un.

J'avoue d'ailleurs que j'ai ressenti une pointe de jalousie (vite passée) quand Madji m'a dit que son mec était vraiment là pour elle et qu'il acceptait tout ce qu'elle est, en restant parfaitement lui-même. Mais bon, je suppose qu'il y a une question de chance dans les rencontres...
Et puis je sais que je ne dégage sans doute pas ce qu'il faudrait pour attirer des hommes qui me "conviendraient".
D'ailleurs, Madji m'a demandé « pourquoi je m'infligeais ça ».

Franchement, je préfère nettement être seule que ressentir ce poid en plus. J'en ai bien assez à porter avec ma tendance dépressive naturelle.

Du coup, je me demande pourquoi je ne l'ai pas quitté...?
Je me suis dit que de toute façon, il allait le faire et que je préférais que ce soit lui (bonjour le courage !). Et surtout, je suis tellement changeante, que j'ai toujours peur de ce genre de décision que je peux regretter ensuite.
Mais un jour, il faudra vraiment que je montre un peu plus de courage ! ;-)

Mais encore une fois, j'en reviens à cette vieille croyance que personne ne peut rien pour moi, que personne ne m'aidera, que je ne peux compter que sur moi, que je ne suis pas aimable, etc... etc...etc...
Et ça, il me semble bien que c'est un "péché"... ;-)


7 commentaires:

  1. Un très gros péché en plus !
    ;-)
    Je crois en réalité il y a une sorte de « faux désir » en nous, celui de désirer un bien-être, si ce n'est un bonheur, en pratiquant l'autosuffisance. (Je n'ai besoin de personne en Harley-Davidson). Ce faux désir peut s'appeler une tentation.
    J'ai bien connu ce piège du repli sur soi : je m'en sortirai tout seul.
    En réalité, les faits me démontraient l'inverse. c'est dans des synergies avec d'autres que je peux grandir et m'épanouir.
    mais parfois on confond le besoin d'aide et de soutien par d'autres, avec la vie sentimentale. Comme si le partenaire disposait, presque magiquement, de solutions pour nous…

    être sans partenaire, sentimental et/ou sexuel, ce n'est pas nécessairement « être seul ».
    Évidemment, chacun souhaite finir par trouver « la bonne personne ».
    Et puis, la sagesse populaire détient parfois quelques bonnes vérités :
    « Il vaut mieux être seul que mal accompagné »… disait ma grand-mère…

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    1. Je ne sais pas trop quoi répondre à ça... parce que je pensais comme toi au départ... mais je ressens l’inverse. C’est quand je suis seule que je suis finalement le mieux. Quand les relations s’installent, au début, ça peut être bien, mais ça ne dure pas bien longtemps (pas que sentimentales).
      Mon expérience à moi, c’est que les relations me pèsent souvent. Je ne crois pas connaitre la « synergie avec d’autres ». C’est par les rejets, que j’évolue parce que je me retrouve avec moi-même. Quand je vis un rejet, je me dis que je ne peux compter que sur moi. Et jusqu’ici, c’est ce que j’ai toujours vérifié.
      Alors est-ce que je le provoque ? Est-ce que je tombe sur les mauvaises personnes (plus ou moins inconsciemment volontairement) ? Je ne sais pas.
      Mais le fait est que, c’est quand j’ai l’impression d’avoir besoin des autres, que je me retrouve seule.
      L’autosuffisance n’est pas un désir chez moi... c’est une nécessité. (Je ne parle pas de matériel.)
      Et dans tout ça, je ne parle pas que de relations sentimentales... je n’en ai pas eu beaucoup d’ailleurs.
      Mais bon, j’arrête, j’ai l’impression de pleurer sur mon sort.
      Et pour moins pleurnicher, oui, je me dis « Il vaut mieux être seule que mal accompagnée »…

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    2. Tu ne pleurniches pas sur ton sort ! Tu essaies de te comprendre… c'est toujours une belle démarche…
      bien évidemment je n'ai pas de réponse aux questions que tu te poses. Je peux seulement dire qu'il me semble que ce sont de bonnes questions…

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  2. Toujours seule ?
    Partie ailleurs ?

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  3. Je ne désespère pas d'une réponse un jour…

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    1. On le dit : qu'il ne faut jamais désespérer ;-)
      Oui, je suis toujours seule... et toujours aussi contente d'être seule ! Je crois que les relations amoureuses ou similis-amoureuses me dégoûtent plus qu'autre chose, maintenant. Et même amicalement, je suis relativement solitaire à part une ou deux amies. :-)
      Comment vas-tu ? :-)

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    2. Sans doute ai-je eu raison de persévérer…
      il est préférable de se sentir bien en solitude, que dans des relations amoureuses plus ou moins défectueuses. Il semblerait que tu sois solitaire, mais pas isolée. Une solitude par choix c'est différent.
      Pour ma part je vais plutôt bien... Et j'écris toujours sur mon blog…

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