mardi 12 mai 2020

Rien



J’ai l’impression que quoi que je fasse, je ne peux pas échapper à ma douleur morale. Je ne sais pas ce qui la provoque et je ne sais pas ce que je peux y faire.

Avec le temps, j’ai développé des tactiques pour la contenir et y échapper un peu. Mais en ce moment, je ne suis pas seule (chez papa) et je n’y arrive plus. Et puis, elle est plus importante que d’habitude, même si y a des progrès depuis quelques mois.
J’ai l’impression que je n’ai que la mort pour m’en sortir.

Je viens de me mettre à pleurer en travaillant dehors (chez papa). Pour une fois, je n’ai pas cherché à contenir parce qu’à force, je me dis que tout garder à l’intérieur n’est forcément pas bon. Mais je n’ai pas non plus la sensation d’aller mieux après. Peut-être que je suis plus calme. Mes crises commencent souvent par de l’irritation qui se transforme en tristesse.
Mais j’en vois pas la fin. Le mieux que je constate me laisse neutre.

Je ne ressens pas de plaisir à faire les choses. Pourtant, les gens qui travaillent n’ont pas toujours de plaisir à le faire, et ils ne sont pas tous en dépression. Alors comment font-ils pour gérer cette absence de plaisir ? Est-ce que je suis une petite fille gâtée qui ne supporte rien ?
Est-ce que je gère si mal la frustration ou les obligations que ça me rend dépressive ? Mais je ne vois pas ça autour de moi. Je ne comprends pas.

Est-ce que c’est l’autisme qui me rend comme ça ? Est-ce qu’au moins, je suis autiste ? J’ai tellement de questions et si peu de réponses. Et même quand j’ai les réponses, ça ne change rien à cette tristesse qui est au fond de moi en permanence.

Quand je lis des trucs qui disent qu’on doit vivre dans l’instant présent, je me dis que dans mon cas, ce n’est pas valable. Je m’ennuie tellement dans le présent. Au mieux, je ne ressens rien, au pire, tout m’énerve. Le passé m’indiffère et le futur m’angoisse.
Alors je fais quoi ?

Quand je lis Frédéric Lenoir qui pose des principes si justes dans ses livres… je suis complètement d’accord… mais je n’arrive pas à appliquer… à le vivre. Je sais que c’est juste, mais je sais aussi que je me sens complètement en dehors de la normale.



dimanche 3 mai 2020

"rien"

LIVRE PHILOSOPHIE  Foutez-vous la paix !Je me sens si fatiguée de n'avoir envie de rien.
Foutez-vous la paix, qu'il dit... Oh combien il a raison !
Je me fous la pression toute seule sur le travail que je devrais fournir et sur les activités que je devrais avoir. Alors que je n'ai envie que de "rien". Un rien qui me permettrait d'oublier que j'existe.
C'est affreux de fonctionner mécaniquement en fonction de ce qu'on pense devoir faire.
Je crois que c'est la présence de Papa et sa femme qui me pousse à me mettre cette pression.... pour ne pas avoir honte de ne rien faire.
En fait, la présence d'autrui me pousse au delà de ce que je suis naturellement : une fille qui n'a envie de rien et qui ne fait donc, rien.
Putain, quelle vie !
Je crois que les gens ne réalisent pas (quand ils ne l'ont pas vécu) à quel point c'est terrible de n'avoir aucune motivation à rien. Comme je plains les gens qui travaillent à contre-coeur. Je me dis que j'ai de la chance de ne pas travailler. En même temps, ce n'est pas forcément une chance.
Et puis au fond, je n'en sais rien. Les boulots que j'ai eu ne m'ont pas fait que du bien. Mais pas que du mal non plus. Ca aurait peut-être été mieux que j'ai un travail fixe, bien réglé dans lequel, je me sente à peu près bien.
Je m'écoute peut-être trop. Mais je ne sais pas comment faire autrement.
J'ai toujours l'impression de pleurnicher sur mon sort... mais je ne sais pas faire autrement.
J'ai l'impression de perdre une vie à la laisser passer, mais comment faire autrement ?
 Quand je lis Midal qui dit très justement qu'on devrait se foutre la paix, je sais qu'il a raison. Mais je ne vois même pas comment faire pour laisser tomber cette pression.
Je pensais me foutre de ce que pouvaient penser les gens. Mais peut-être pas tant que ça.
Le jugement de papa ou de se femme semble plus important que je ne l'aurait cru, si je me sens obligée de faire autre chose que passer du temps sur mon ordi ou devant la télé... pour ne pas avoir honte...
Je sens que j'ai besoin d'aide mais je n'ai pas de psy pour m'écouter et je ne sais vraiment pas à qui parler. Je ne me sens pas de parler à des proches qui pourraient souffrir de ce que je pourrais dire.
J'ai de la chance d'avoir ma grande blonde qui est solide et droite dans ses bottes. Elle ne s'offusque pas de ce que dis et ne panique pas non plus.
Mais j'aimerais avoir un psy à qui parler et qui saurait me guider dans mes pensées ou mes croyances.