mardi 21 mai 2019

Il faut...




A - Faut sortir !
D - Pour aller où ?
A - Je sais pas… prendre l’air, voir du monde !
D - De l’air ? Pourquoi ? T’as du mal à respirer ?
A - Euh non… c’est juste qu’on ne peut pas rester enfermées comme ça tout le temps !
D - Ben si, la preuve : on le fait !
A - Mais on ne voit personne !
D - Ben c’est bien : personne pour nous faire chier !
A - Ah oui, c’est sûr ! Mais personne pour discuter non plus.
D - Discuter de quoi ? Du temps qui fait ? Des gilets jaunes qui ne retrouvent plus leurs maisons ? Du prix des carottes ? Du réchauffement climatique ?
A - Mais peu importe… Seules au monde, c’est pas  une vie !
D - Et faire tout le temps des efforts, c’est une vie ?
A - Ben quand même, on n’est pas toujours mal…
D - Ah ?
A - …
D - C’est bien ce qui me semblait !
A - Mais non quoi ! Des fois, c’est cool, agréable !
D - Quand ?
A - …
D - Oui ?
A - Ben quand on est seules à la maison…
D - Ok………………………..

lundi 20 mai 2019

Ma colère


J'ai 51 ans et je me retrouve à m'isoler dans ma chambre de jeune fille, comme une ado !
M'isoler... pour éviter une colère sourde et assourdissante !
Mais la colère ne fait pas partie de mon câblage ! Alors je la transforme en honte, en tristesse, en culpabilité !
Comment ne pas avoir honte d'avoir honte de sa mère ? Comment ne pas culpabiliser de ne pas aimer sa mère ? Comment ne pas être triste de ne pas pouvoir aimer sa mère ?

Je suis en colère ! C'est évident ! Mais contre quoi ? Contre qui ?
Contre elle ? D'être ce qu'elle est ? Comme c'est stérile !
Contre moi ? De ne pas supporter ce qu'elle est ? Comme c'est stérile !

Je fais des efforts... pour l'aimer... ou pour juste l'accepter ! Mais je suis bien obligée de voir que même si j'y arrive quelques minutes... au delà, ça me ronge. Parce que la colère se retourne contre moi et me ronge de l'intérieur !
Alors quoi ? Je devrais exprimer cette colère ? A qui ? Parce qu'elle, cette femme si gentille qui fait tout ce qu'elle peut pour moi... est bien loin de le mériter ! Faire du mal à quelqu'un qui ne vous veut que du bien... est sans doute plus destructeur que de se ronger soi-même (c'est en tout cas, ce que je crois profondément). Mais du coup, je me retrouve avec cette colère... qui se retourne contre la seule responsable de l'histoire : moi.