lundi 30 septembre 2019

Projets... ou pas

Je me demande souvent ce que je fais ici, en clinique psy et pourquoi j'y suis. J'ai parfois entendu d'autres patients dirent qu'ils se préparent à la sortie. Je me demande si leur psychiatre ou/et psychologue les ont orientés vers cette tournure d'esprit. Ça a l'air d'être leur technique.
Moi je me demande comment mon psychiatre pense "me guérir". Ça fait tellement longtemps que je me sens dépressive que ça fait partie de mon identité. C'est aussi ancré en moi que ma personnalité « cluster C ». Je ne savais pas ce que ça s'appelait comme ça, mais ça semble assez me ressembler pour que je l'accepte. Ce qui est assez étonnant, c'est que ça ressemble aussi à ce que ma mère était, et peut-être même en partie mon père. Mais bon peu importe comment j'ai "attrapé" ça.

J'ai parfois "peur" qu'on me dise de partir d'ici. Je me sens très entourée ici, les patients mènent leur vie et le personnel va et vient. Je sens la vie des autres qui m'entoure et soutient la mienne, bien déficiente. Mais ce n'est pas un but en soi. Que j'ai trop souffert de solitude dans ma vie n'est pas une nouveauté et que je découvre le plaisir de vivre en communauté ne va pas m'aider à partir d'ici.
Mais voilà, il faudra bien que je le fasse un jour. D'autant plus que je culpabilise d'être ici.

Bref, il me faut donc trouver un but, un projet, une vie...

Il me faut d'abord être assez solide pour aller voir ma mère. Bien que maintenant, j'avoue que je me suis faite à l'idée que ma mère n'existe plus et qu'il reste une femme qui m'a l'air bien plus heureuse que ma mère ne l'était. Et il évident que j'en suis contente et que ça participe au fait que je me sente mieux.
Mais ce n'est qu'un petit but qui ne me motive pas le moins du monde. C'est une de ces obligations dont il faut s’accommoder. Je pense que ce sera moins dur maintenant que je pense maman ne retrouvera pas son passé... qui n'était finalement que du poison.

Mais surtout, il faut que je construise une vie. Autrement dit, il faut que je gagne des sous... et ça, sans trop souffrir au quotidien, sinon, c'est « chronique d'une dépression annoncée »... Retour au point de départ.

Comme il est compliqué pour moi de penser à "me construire une vie". Je ressens comme un refus catégorique en moi. Cette partie de moi qui ne veut rien, qui n'a envie de rien, qui préférerait mourir.
Mais pourquoi j'ai ces deux faces qui s'opposent et se battent en permanence en moi ? Les gens me trouvent souvent compliquée... ben ouais... mais c'est peut-être parce qu'ils n'ont pas vu qu'on était deux !
L'autre partie, celle qui apparaît dans mes photos, mes peintures, ma dérision... ne demande qu'à avoir une vie... une vraie vie.


mardi 17 septembre 2019

Projets ?


Petit passage dans le bureau du psychiatre… Il me demande quels projets je fais pour la sortie de la clinique. Ah ben oui… ça, c’est une bonne question, *même que je suis vachement contente qu’il me l’ait posée* !!!!
Alors… je n’en ai pas. Aucun. Parce que je ne sais pas ce que l’avenir va être. J’attends les résultats de ma demande de l’AAH (que je n’ose même pas espérer obtenir »). J’ai fait la demande d’EHPAD et de tutelle pour maman. Je pense ne pas rester à Carca, à long terme…
J’aimerais me rapprocher de mon père parce qu’avec ce qui est arrivé à maman, j’ai envie de profiter de sa présence avant que…

Mais parler de projet…
Il m’a répondu qu’il ne me lâcherait pas comme ça… Ca m’a fait sourire jaune, « Ben vous risquez de me garder quelques mois » - « Alors ça prendra quelques mois »…
 
Je lui ai expliqué comment je suis….
J’ai l’impression de ne pas mériter d’être là. Qu’être en clinique me demande l’effort de ne pas penser que j’abuse de la situation et que je prends la place de quelqu’un qui en a plus besoin que moi.
Il a l’air de réfléchir et m’a dit que j’avais ma place ici. Il avait l’air de souffrir pour moi… ou avec moi…

La vérité que je ne lui ai pas (encore) dite, c’est que j’ai honte et que je pense que je devrais me « remuer », et « m’en sortir », alors que je ne m’en sens pas capable et surtout que je n’en ai pas la motivation, pas la moindre envie… que je ne trouve pas le moindre sens à ma vie et même … pas le moindre sens au fait de vivre.