mercredi 30 octobre 2019

Terres brûlées

C'est comme une guerre totale. Quand j'ouvre les yeux, il ne reste plus rien. Et alors je ne sais plus à quoi raccrocher mon regard ou quoi écouter.
Ce vide totale, c'est ce qu'est ma vie... ou serait ma vie, si je lâchais.
Je n'ai jamais lâché.
Je ne sais pas pourquoi.
Toujours un sourire, un mot aimable, une réponse, une question, une parole... je n'ai jamais lâché le contact avec les autres.
Je ne cache pas ce que suis en parole, mais personne ne comprend.
En moi, c'est une dévastation, des terres brûlées.
Les larmes débordent quand je pose ces mots, mais personne ne les voit. Parce que je cache ma peine, mon vide, mon absence.
Quand il y a du monde je ne sais pas lâcher cette "aimabilité", ce comportement bienveillant et ouvert (au moins en surface, parce que je ne le suis pas forcément tant que ça).
Mais ça m'épuise.
Et quand je cherche ce qui me raccroche à la vie, je ne vois rien que ces terres brûlées.
La mort de mon chat est un pas de plus vers la liberté de finir ma vie. Tant qu'elle était là, elle avait besoin de moi et je ne l'aurais pas lâchée.
Il reste ma fille... mais je ne pense pas qu'elle ait besoin de moi. Elle est forte et dans sa bulle. Pas comme je l'étais, j'espère. Elle ne me ressemble pas. Elle a une vie sociale et une passion, une volonté et un but. Elle est pleine d'énergie.
Il reste mon père. J'ai l'impression que ça l'anéantirait. Je ne me sens pas le droit de lui faire cette peine.
Les autres sauront se passer de moi.

Ou alors j'essaye de lâcher.
Mais je ne sais pas comment faire.
Aller au fond. Au delà du vide et des terres brûlées.
Et une fois que j'y suis... est-ce que je reviendrais vers la vie ?