samedi 21 mars 2020

Impuissance apprise...




Un exemple un brin caricatural, pour bien illustrer : imaginez un bébé dont les parents réagissent très peu à ce qu'il fait. Il pleure ? Ses parents ne bougent pas. Il crie ? Silence radio. On peut supposer qu'en lui va se développer progressivement le sentiment qu'il n'a pas d'impact sur le monde environnant, qu'il ne peut rien 
obtenir des autres. Il ne va pas se le dire consciemment, bien sûr, surtout à son âge. C'est juste un sentiment, un ressenti, quelque chose dont il s'imprègne. Maintenant, pour simplifier à l'extrême le processus, notamment qu'il ne vive pas d'autres expériences allant dans le sens contraire, on peut imaginer qu'une fois devenu adulte, il deviendra fataliste, n'ira jamais vers les autres pour obtenir ce qu'il souhaite, ne cherchera pas à faire bouger les choses. Si un de ses amis le voit un jour dans une impasse, par exemple sur le plan professionnel, il ne pourra que constater sa passivité. Il aura beau essayer de le convaincre de réagir, d'aller frapper à des portes, de prendre sa situation en main, de contacter des gens, rien n'y fera. Cet ami va peut-être, d'ailleurs, le juger sévèrement, alors que son attitude résulte simplement de la conviction profonde, enfouie en lui, qu'il n'a pas d'impact sur le monde qui 'entoure et ne peut rien obtenir des autres. Il n'aura même pas conscience de croire cela. Pour lui, c'est ainsi, c'est la réalité, sa réalité.
(Laurent Gounelle)



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