samedi 24 août 2019

Une « débilité »...






Quand j’étais au lycée, notre prof de français nous a demandé de noter sur une petite feuille, ce qu’on pourrait dire à un camarade qui nous dirait qu’il veut se suicider… pour l’en dissuader.
Je ne me rappelle pas bien ce que les autre ont dit… je me souviens juste que ça ne m’aurait pas dissuadé…
En revanche,  je me souviens bien de ce que moi, j’ai écrit. Je connaissais bien le problème…
J’ai écrit… qu’il avait tout le temps pour passer à l’acte et qu’il pouvait remettre à demain.

Pour moi, quand l’envie de mourir est pressante, il est urgent de remettre à demain, parce que plus on attend, plus on a de chance que la souffrance s’atténue et que les circonstances changent.
Le prof a mis les papiers dans une boite, et les a lus de façon anonyme.
Quand il a lu le mien, il a dit que c’était débile.
Il faut dire que je n’avais pas su expliquer mon idée complète sur une petite feuille.

Quand il a dit que c’était débile, je me suis sentie une peu nulle et surtout, j’ai regretté d’avoir été franche, parce que c’est ce que je pensais vraiment et que j’avais souvent utilisé cet « argument » sur moi-même.
Même s’il faut bien avouer, que je n’avais pas vraiment de mode d’emploi pour vraiment passer à l’acte et que ça m’a probablement aidé… à ne rien faire.

Aujourd’hui, j’ai 51 ans et je sais très bien comment m’y prendre… mais je n’ai toujours rien fait alors que j’en ai envie… peut-être une des seule choses dont j’ai envie en ce moment.

Mais je raconte tout ça, qui n’a pas grand intérêt… parce que je viens de tomber sur une page internet qui me dit qu’en fait … je n’avais peut-être pas dit une si grande débilité…


La deuxième chose que je veux vous suggérer est de vous donner du recul. Dites-vous, "j'attendrai 24 heures avant de faire quoi que ce soit." Ou une semaine. Souvenez-vous que sensations et actions sont deux choses différentes - que vous ayez le sentiment de vouloir vous tuer, ne signifie pas que vous devez le faire maintenant. Mettez du recul entre vos sensations suicidaires et un passage à l'acte. Même si ce n'est que 24 heures. Vous en avez été capables 5 minutes en lisant cette page. Vous pouvez le faire encore 5 minutes en continuant à la lire. Continuez et prenez conscience du fait qu'alors que vous vous sentez encore suicidaire, vous n'êtes pas, en ce moment, en train d'agir en ce sens. C'est très encourageant pour moi, et j'espère que cela l'est pour vous. 





2 commentaires:

  1. Avant de lire la fin — c'est-à-dire la citation — je trouvais que ta réponse était très intéressante !
    Entre toi et le professeur : qui était le plus débile ?
    Je te laisse répondre toi-même !

    Je n'avais pas réalisé que tu avais repris l'écriture ici. Bien entendu, j'en suis bien content, même si tu sembles traverser des temps difficiles…

    Je t'assure de ma présence bien modeste de mon affection.

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  2. Merci :-)
    Et moi, je n'avais pas vu que tu m'avais repérée ;-)
    Je vais un peu mieux...

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